Les élections au Bundestag le 26/09 – quel changement pour nos deux pays ?
La candidate des Verts allemands (« Bündnis 90/die Grünen »), Annalena Baerbock apportera-t-elle le changement si nécessaire, la transformation écologique et économique , dont l’Allemagne , comme le monde entier, ont tant besoin?
Et les candidat·e·s verts réussiront-ils à devancer les autres partis allemands au Bundestag?
La situation actuelle:
La chancelière Angela Merkel a annoncé l’an passé sa décision de ne pas se représenter en 2021. A quelques semaines près, elle sera restée aussi longtemps qu’Helmut Kohl.
Depuis 1957, il y a toujours eu lieu des coalitions de deux partis, où soit les conservateurs soit les sociaux-démocrates étaient au pouvoir. A quatre reprises, ces deux grands partis ont formé ensemble une grande coalition, et ce trois fois avec la chancelière Merkel.
C’est peut-être une explication aux positions que beaucoup jugent centristes de la chancelière actuelle.
Certes ses courageuses décisions de sortir du nucléaire en 2011 et d’ouvrir les frontières allemandes aux réfugié·e·s en 2015, ont ému et suscité un grand respect dans les milieux de gauche et humanistes (et ont été critiqués par une partie de son électorat). Mais il ne faut pas oublier sa politique économiste très néo-libérale , avec ses réformes sociales qui ont précipité la précarité, avec son inflexibilité face au gouvernement grec qui dut installer l’austérité, avec la libéralisation de différents marchés. Et bien qu’elle sut s’affirmer comme présidente de la CDU (le parti conservateur Union des Chrétiens-Démocrates) et comme chancelière, elle n’a pas milité pour l’égalité des chances entre hommes et femmes.
Malgré les crises traversées par l’Allemagne (comme ailleurs) depuis presque 15 ans, ce pays a su rester relativement stable. Ce qui explique aussi le fait que Merkel est la seule cheffe de gouvernement qui a gardé son poste pendant cette période.
Que va-t-il se passer après le 26 septembre 2021 en Allemagne ?
Nous ne voulons pas nous hasarder à faire des prognostiques concernant les résultats qu’obtiendront les différents partis, mais une chose est sûre : ce sera un césure !
Revenons tout d’abord sur le système électoral allemand.
Contrairement à la France et à sa 5ème République (qui a certes un régime parlementaire mais est dominée par un présidentialisme monarchique), l’Allemagne s’est donnée en 1949 après la catastrophe du IIIème Reich une constitution très démocratique.
D’un côté la représentation locale avec l’élection d’un·e député·e dans chaque circonscription (à la majorité relative, « première voix ») et d’un autre la représentation proportionnelle avec l’élection sur listes des partis en présence (« deuxième voix »).
Si un parti obtient plus de mandats directs que son résultat avec les « deuxième voix », il obtient ce que l’on appelle des « Überhangsmandate » (les mandats supplémentaires), les autres partis obtiennent alors les « Ausgleichsmandate » (les mandats compensatoires), car la représentativité proportionnelle est la base même du système électoral. Ce qui a conduit actuellement à un parlement avec 709 député·e·s (au lieu des 598 prévu·e·s). Certains experts craignent que la disparité des voix lors du prochain scrutin conduisent même à un parlement avec plus de 900 député·e·s ! Tout le monde est d’accord pour adopter une réforme constitutionnelle qui diminuerait le nombre de député·e·s (même le tribunal constitutionnel fait pression), sauf bien sûr ceux qui en profitent, en premier lieu, les chrétiens-sociaux de Bavière.
Car en effet, d’après les analyses politiques des dernières années, on s’éloigne de plus en plus du système à deux partis dominants avec deux ou trois petits partis pour arriver vers un système où cinq ou six partis jouent un rôle prédominant.
Si dans le passé les chrétiens-démocrates/chrétiens-sociaux (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) obtenaient respectivement entre 30 et 40 %, ils sont maintenant entre 18 et 25 %, talonnés par les écologistes (Bündnis 90-die Grünen), suivis ensuite par 3 partis qui se situent entre 8 et 15 %: les libéraux (FDP), la gauche radicale (die Linke) et l’extrême-droite (AfD).
Nous allons donc avoir très probablement un gouvernement formé d’une très grande coalition entre 3 partis.
Les Allemand·e·s aiment associer ces constellations à des notions, des couleurs, des drapeaux. Voici donc les probabilités :
- une coalition de feux tricolores : rouge pour les sociaux-démocrates, jaune avec les libéraux et vert avec les écologistes
- une coalition jamaicaine : noir avec les conservateurs, jaune avec les libéraux et verts avec les écologistesße Koalition: Schwarz-Rot oder Rot-Schwarz.
- Une coalition « allemande » : noir avec les conservateurs, rouge pour les sociaux-démocrates et jaune avec les libéraux
- une coalition R2V : rouge pour les sociaux-démocrates, rouge avec la gauche radicale
Dans tous les cas, le chancelier ou la chancelière devrait être du parti qui a obtenu le plus de sièges.
Les négociations entre trois partis (avec les conflits inhérents) devraient durer très longtemps. Mais -et c’est un des grands mérites de la démocratie allemande- tout sera fixé dans un « contrat de coalition » auquel tous les partenaires devront se tenir.
Il est aujourd’hui très difficile de prédire ce qui se passera dans les prochaines semaines, mais , nous le collectif écologiste et citoyen en Allemagne du Sud, souhaitons bien sûr une victoire des Bündnis 90/die Grünen, une chancelière écologiste, féministe, progressiste et une coalition de gauche, permettant une transformation écologique, économique et sociale.
Nous espérons une dynamique européenne, qui influencera positivement sur les prochaines échéances en France.
Si vous êtes aussi citoyen·ne allemand·e, VOTEZ !
Votez pour la démocratie, le climat, le féminisme, la justice sociale !
https://www.youtube.com/watch?v=NseJPhFxq64