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Déclaration sur la dégradation de la situation politique et sociale en  France et sur les violences policières 

Depuis des mois, la réforme des retraites préparée par le gouvernement français suscite une  très forte opposition politique, parlementaire et sociale en France. 

Quels que soient les arguments pour ou contre une telle réforme, elle ne peut se faire ni à la  va-vite ni contre des millions de manifestants et manifestantes. 

Le gouvernement a certes sa légitimité mais le parlement aussi. Ainsi que bien sûr toutes les  forces sociales, syndicales et politiques du pays. 

Le régime et le calcul des retraites, comme l’âge de départ, concernent des dizaines de  millions de personnes, appartenant aux générations actuelles ou futures.  Une telle réforme ne peut se faire que dans la négociation et ne doit pas être uniquement  une réflexion néo-libérale de la société. 

L’adoption de cette loi dans le cadre d’une loi de financement rectificative de la sécurité  sociale puis par le biais de l’article 49.3 de la constitution fait part d’un déni démocratique  qui est difficilement admissible. 

Cette violence politique est suivie depuis plusieurs mois par une violence policière lors des  diverses manifestations qui est indigne d’une démocratie. 

L’usage d’armes de guerre (grenades lacrymogènes explosives, grenades de  désencerclement,…), les tirs de LBD mais aussi les tirs horizontaux de grenades et le  matraquage de manifestant.e.s à terre sont systématiquement utilisés. Si les violences -principalement contre des personnes- de certain.e.s manifestant.e.s ne sont  pas acceptables et doivent être poursuivies en tant que telles, il en de même pour les  violences injustifiées de la part des forces de l’ordre. Nous rappelons que l’emploi de la force  par les policiers et les gendarmes chargés du maintien de l’ordre doit toujours répondre aux  principes d’absolue nécessité et de proportionnalité, le lancement horizontal de grenades ou  au milieu de la foule est interdit, ainsi que le tir de LBD sans danger immédiat, tout autant  que les coups sur la tête et les parties génitales.  

Or ces violences sont prouvées par de nombreuses vidéos, beaucoup d’entre elles  conduisent à des blessures très graves, à des mutilations. 

Au lieu de chercher à calmer les conflits et à rappeler aux forces de l’ordre la déontologie qui  leur incombe, le gouvernement par la voix du ministre de l’intérieur, couvre ces violences  et par là même assure une impunité à ces actes répréhensibles. 

Il accentue même la répression en menaçant la Ligue des Droits de l’Homme et en voulant  interdire le collectif écologique « Les Soulèvements de la Terre ». 

Le passage en force au parlement, les violences policières et le muselage de l’opposition sont  extrêmement dangereux pour notre démocratie et dignes d’autocraties étrangères si  critiquées. 

En tant que représentant.e.s des Français.es de l’étranger, nous protestons contre cette  image de la France donnée actuellement par les dirigeants français. 

Ellen Bouveret, Audrey Leclerc et Frédéric Zucco 

Conseillères et conseiller des Français et Françaises d’Allemagne du Sud